De 1907 à 1915, Renoir loue l’été une maison à Louveciennes, toute proche de celle de Mademoiselle Baudot. Jeanne profite alors pleinement des conseils de Renoir pour recouvrir ses toiles de paysages chatoyants ou de bouquets de fleurs qui proviennent de son jardin. Elle n’est pas simplement la « docile élève de Renoir1 », selon l’expression des critiques de l’époque. Elle est aussi une femme du monde qui aime recevoir chez elle quelques voisins, comme le sculpteur Maillol, venu de Marly-le-Roi, ou encore le peintre Maurice Denis, de Saint-Germain-en-Laye.
Le peintre Nabi a choisi ici de représenter Renoir et Melle Baudot se faisant face. Renoir semble affaibli. Il est assis, sa barbe et ses cheveux ont blanchi et ses mains, déformées par la maladie, sont posées sur les genoux. De ces souffrances, Renoir n’en a pourtant jamais rien laissé paraître dans son œuvre estimant qu’un « tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie ! » et « qu’il y a assez de choses embêtantes dans la vie pour que nous n’en fabriquions pas encore d’autres » 2. 1 Michèle Dassas, À la lumière de Renoir, Jeanne Baudot, son élève, muse et complice, 2018 2 Jean Renoir, Pierre-Auguste Renoir, mon père, 1981 |